Présentation

La Révolte de Villiers de l'Isle-Adam
Date(s) : du 12 mar 2019 au 6 avr 2019
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 19h30
Durée : 1h10

Villiers de l'Isle-Adam / Salomé Broussky

RE-CRÉATION - CHANGEMENT DE DISTRIBUTION

Élisabeth, femme du banquier Félix, tient les comptes depuis plus de quatre ans. Un soir, celle qui a triplé dans l’ombre la fortune de son mari lui crie sa révolte, pour la première et la dernière fois. Elle quitte son mari, le laissant stupéfait d’être abandonné. Elle part vivre enfin selon ses principes. Pourtant, quatre heures plus tard, elle revient, anéantie par l’impossibilité de suivre l’idéal auquel elle croyait.

La représentation du jeudi 21 mars sera suivie d'un échange avec l'équipe du spectacle. Comment entre le 18ème et le 21ème siècle, l'argent est passé de la sphère très privée à la sphère publique et a contaminé toutes les relations interpersonnelles, les détruisant diversement. Nous permettant d'aborder les raisonnements entre l’argent et les sentiments, entre la liberté et la manipulation, vous êtes chaleureusement conviés !

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Cette pièce est passionnante, extraordinaire. Timothée Lepeltier est frêle et très vraisemblable, Sarah-Jane Sauvegrain possède et l’autorité et la sensibilité. Elle est grande. Libre. / Le Figaro
Cette pièce et un régal pour les acteurs Sarah-Jane Sauvegrain et Timothée Lepeltier. La Révolte est un conte cruel. / Mediapart
Impressionnant, décapant. / Culture tops

Distribution

Production La Reine blanche - Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion en accord avec la Cie La Grande Ourse

Le spectacle est labellisé "Rue du Conservatoire", association des élèves et anciens élèves du Conservatoire national supérieur d'Art dramatique.

Avec le soutien de :

Multimédia

 
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Notes & extraits

NOTE DE LA METTEURE EN SCÈNE
La Révolte. Deuxième. Ce n’est pas la reprise d’un spectacle créé en 2017, c’est une nouvelle version. L’essentiel a changé : les acteurs. Il était impossible pour moi de leur demander de s’engager sur un chemin balisé et parcouru par d’autres. Commencer ailleurs. Décaler la vision. Il fallait aller plus loin. Dévoiler de nouvelles perspectives à partir de contraintes, conserver la scénographie. Quoi de plus exaltant pour mettre en lumière de nouvelles facettes et résonnances du texte de Villiers de l’Isle-Adam ? Faire une traversée neuve, avec une certaine innocence. Et toujours faire entendre forte et haute la voix dérangeante et poétique, acérée et humaniste, désenchantée et candide, de ce couple aux prises avec la réalité à 365 jours par an.

Ils sont jeunes, beaux, et riches. Élisabeth est idéaliste. Félix est banquier. Elle est son comptable depuis plus de quatre ans. Il est son mari. Ayant triplé dans l'ombre la fortune de son mari, cette jeune femme, étonnamment moderne, ne supporte plus l’homme auquel elle est légalement soumise. En une nuit, elle solde les comptes de son mariage. Selon elle, le capitalisme a ruiné leur mariage, a forcé leur couple à déposer le bilan. En osant quitter mari et enfant, elle va enfin être elle-même ! Devant le flot de vérités qu’Élisabeth assène, Félix reste stupéfait et défait.

Pourtant quatre heures plus tard, elle revient. En une nuit, celle, qui voulait « juste » vivre selon ses principes, est vaincue.

En une nuit, la bêtise du libéralisme et sa violence aveugle lui ont démontré l’impossible rébellion : le poison a pénétré, goutte à goutte, indolore et insidieux en elle-même, détruisant ses plus intimes convictions. Sa soif d'idéal s'est cognée à l’obsession de la rentabilité à outrance. Face à celle qui revendiquait sa différence, Félix se révèle aussi. Il n'est pas uniquement un banquier caricatural, il est aussi une victime consentante de ce capitalisme qu’il nourrit et qui le nourrit. En une nuit, contraint par les circonstances qu’il ne peut pas maitriser (pour une fois !), cet homme se découvre, plus humain, plus fragile, dans un moment de beauté lucide et douloureuse. Cependant sa bonne foi, pour autant touchante qu’elle soit, ne suffit pas à contrebalancer ses frustrations profondes et son penchant certain pour la domination.

Au petit matin, la vie conjugale comme les affaires reprennent, et plus rien ne sera « vraiment » comme avant. Ce jeune couple, à jamais attaché à jamais l’un à l’autre, est dévasté malgré les apparences. Malgré la réussite sociale qu’il affiche. La victoire de Félix est un trompe-l’œil cruel.

Dénonçant l'esprit bourgeois et le conformisme libéral, La Révolte demeure une pièce violente, grinçante, féministe au propos toujours contemporain : n’oublions pas que jusque récemment les femmes n’avaient pas le droit d’avoir de compte en banque… et, aujourd’hui combien restent dans un mariage désastreux pour des raisons économiques ?
Salomé Broussky