
Maison de repos
Emmanuelle LancienPrésentation
Qu’est-ce que tu peins cette fois ? Un vomi de lapin ? Ou un chat qui cherche sa lampe de chevet ?
Une maison de repos peuplée de mystères et de secrets bien gardés. Marion peint et aime les harengs. Tony mange du chocolat et admire les bisons. Tous deux décident de s'introduire de nuit dans le bureau de leur psychiatre. Les secrets de cette dernière se révèleront aussi perturbants que les leurs.
Informations sur le lieu
Distribution
Coréalisation Les Déchargeurs / le Collectif Gorgô
Multimédia
Notes & extraits
Dans Maison de repos, on assiste avant tout à une rencontre, une rencontre entre deux êtres détruits à un moment donné de leur enfance.
Au début de la pièce, Marion peint une toile invisible. Cette toile, c’est à la fois son monde et le reflet de ces deux êtres que la société a rendu invisibles en les isolant et en les cachant du monde.
Tout au long de la pièce, on verra naître leur optimisme et leurs défaites au sein d’un désir de liberté et de rupture face aux traditions. Si le monde « normal » est violent, Marion et Tony s’emploieront à questionner cette norme. Et c’est au rythme des apparitions d’Emeline, stagiaire régente de la maison, qu’ils construiront leur amitié.
La mise en scène est quasi chorégraphiée (appelée à traduire le carcan dans lequel la société les enferme) et est fondée sur une volonté de symétrie liée à leur destin commun.
A la spontanéité du discours s’oppose la mécanique des gestes, symbole de leur mal-être.
La justesse des gestes et des déplacements prendra une place primordiale car c'est cette justesse qui rendra lisible la question de la violence qui se trame derrière.
Au delà de la noirceur apparente, Maison de repos est une pièce résolument optimiste où, tandis qu’en toile de fonds, les personnages s’interrogent sur la nécessité de continuer face à la barbarie, il nous faut les aider à choisir la vie malgré tout.
Emmanuelle Lancien
TONY. - Je peux regarder ?
MARION. - Non.
TONY. - Pourquoi ?
MARION. - Je n’ai pas envie.
TONY. - C’est un argument.
TONY. - Tu dessines quoi ?
MARION. - Rien.
TONY. - Et à part rien ?
TONY. - Tu dessines quoi ?
MARION. - Une mouche qui cherche un balai.
TONY. - Une mouche qui cherche un balai…
MARION. - Elle l’a perdu.
TONY. - Hé oui, ça explique.
MARION. - Hier, j’ai dessiné une crotte de nez de buffle.
TONY. - Intéressant.
MARION. - Très.
TONY. - Et tu ne cherches pas à dessiner des choses plus poétiques ?
MARION. - Un humain, c’est plus poétique ?
TONY. - Pas forcément.
TONY. - C’est toi qui as rendez-vous avec Guilberte à 17 heures ?
MARION. - Oui.