On jette un dé, Milord Snake

Michel Houellebecq

Présentation

On jette un dé, Milord Snake de Michel Houellebecq
Date(s) : du 10 Jan 2017 au 25 avr 2017
Mardi
à 21h30
Durée : 1h

La voie médiane est là, complément de l’action, C’est le fantôme inscrit au cœur de la matière

d'après Non réconcilié : Anthologie personnelle 1991 – 2013, de Michel Houellebecq publié aux Editions Gallimard

Un jeune homme dans la grande ville. Des envolées mégalomaniaques le dispersent puis il se repose sur une couche évanescente.

Autour, les rythmes de la percussion udu sont comme un autre avec lequel il essaie difficilement de dialoguer. Il traverse cet état poétique aux multiples facettes et solitaire jusqu'à ce que le chaos l’envahisse.

Tweet

Informations sur le lieu

Salle La Bohème
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris, IdF

La presse en parle

Un joyau poétique aussi brillant qu'un diamant...noir / Paris-Match

Sébastien Bidault instaure un lien empathique, happe l'attention du spectateur, performance poétique incarnée et aboutie, à découvrir / Froggy's Delight

Distribution

publié aux éditions
Mise en scène
Comédien(s)
Lumières
Assistant mise en scène

Coréalisation Les Déchargeurs / Sébastien Bidault

Multimédia

Dossier de présentation
Dossier de présentation

Notes & extraits

NOTE D'INTENTION

La performance On jette un dé, milord Snake met en scène le comédien Sébastien Bidault et le percussionniste Jean-Baptiste Perraudin autour de poèmes tirés du recueil Non Réconcilié de Michel Houellebecq. Une rencontre plutôt originale car l'un comme l'autre représentent deux mondes a priori assez éloignés. Sébastien Bidault est issu du théâtre et de l’audiovisuel, il a été formé à la méthode Stanislavski à l’Atelier International de Théâtre Blanche Salant et JB Perraudin est musicien percussionniste. Mais quand ils se rencontrent dans le club de jazz le Caméléon, Sébastien lui propose de l'accompagner sur des lectures de poèmes de Michel Houellebecq et le batteur abandonne sa batterie pour le Udu, un instrument ressemblant à une jarre en terre cuite que l'on trouve dans la musique turque et indienne. Dès lors la performance prend forme au cours de soirées dans la cave du Connétable (Paris 3) : le rythme des poèmes, le jeu de Sébastien Bidault et le soutien purement rythmique du Udu. Dès les premières représentations on est surpris des climats très variés (tant dans la tension que les nuances de son) que peuvent produire ces deux artistes, qui bien que suivant une trame définie, laissent aussi la place à l'improvisation. A l’origine lecture accompagnée de la percussion, Sébastien Bidault a vite senti le besoin de mettre en action cette performance, d’interpréter ces poèmes. Il a rapidement quitté le pupitre de lecture pour gagner en force de proposition de jeu, et ceci en composant avec Jean-Baptiste Perraudin. Et à l’issue de dix performances, il ressent le besoin de continuer ce travail mais en le dirigeant vers son premier désir : l’action. Pour cela il décide de modifier la sélection et l’ordre des poèmes. La dramaturgie fait évoluer le personnage initial vers une prise de conscience, puis une prise de décision. Les poèmes sont bien sûre exclusivement choisis dans l’Anthologie Personnelle 1991 – 2013 Non Réconcilié de Michel Houellebecq.

MOT DU METTEUR EN SCENE

Des interpénétrations entre ce qui est plombant, mégalomaniaque ou évanescent rendent les contours de ces trois espaces flous. Cela forme un halo de perception vague, à l’intersection des multiples émotifs. Différentes incarnations seraient possibles, mais le choix est impossible. Un centre de gravité ramène toujours à l’intersection.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes parlent du vide qu’ils ressentent. L’auteur de Rester Vivant, par la poésie, décrit ce vide. Il le remplit de lignes, de formes. Des images suivent la description d’un réel. Ce sont des juxtapositions qui mettent en œuvre des formes de perceptions différentes. Et l’auteur s’y love, navigue entre les couches. Avec une telle allégresse, que ce vide pourrait bien être un espace de liberté.
Ma proposition suit deux axes.
Le premier s’attache à chaque poème. Par la multiplicité des poèmes, j’ai choisi d’ouvrir de multiples portes qui entourent cet espace de liberté. Ici, les mots du metteur en scène sont aussi les mots de l’acteur. Par la mise en action des mots et des images déployés par l’auteur, je crée de possibles incarnations. Il a bien fallu s’y résoudre.
Le second axe, perpendiculaire au premier, est chronologique. Il suit un personnage dans son évolution. Je suis parti d’un jeune cadre moyen, tout d’abord parce que j’ai moi-même eu cette fonction, et ensuite en référence aux deux héros du premier roman de Michel Houellebecq Extension du domaine de la lutte. Ce personnage est coincé dans un halo de perception vague. Au détour d’un jet de dés à demi lancés, il prend conscience de la possibilité d’un espace de liberté. Alors, il devra lutter pour le préserver puis pour l’affirmer.
Ainsi se forme un chemin tortueux pour sortir de l’enfermement, de l’immobilité, et donner à voir, et partager, et rayonner, et agir.

Sébastien Bidault

EXTRAITS

Le maître énamouré en un défi fictif
N’affirme ni ne nie en son centre invisible
Il signifie, rendant tous les futurs possibles
Il établit, permet un destin positif.

Ressens dans tes organes la vie de la lumière !
Respire avec prudence, avec délectation
La voie médiane est là, complément de l’action,
C’est le fantôme inscrit au cœur de la matière

Et c’est l’intersection des multiples émotifs
Dans un noyau de vide indicible et bleuté
C’est l’hommage rendu à l’absolu clarté
La racine de l’amour, le cœur aperceptif.