Présentation

Date(s) : du 1 nov 2011 au 23 déc 2011
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 21h45
Durée : 1h15

« On devient vieux quand les magasins de notre enfance ferment »

Partie pour réaliser son rêve, Nina revient dans son village natal quelques années plus tard. Elle retrouve Blaise, un ami d’enfance. Ensemble et le temps d’une nuit, ils vont devoir affronter la vérité, l’échec de leurs vies, leurs illusions perdues, leurs souvenirs. Comme un écho à La Mouette de Tchekhov.

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

"Une vraie atmosphère, une belle humanité." Le Figaro

"Trois interprètes sensibles." La Terrasse

Distribution

Traduction
Mise en scène
Décors
Assistant mise en scène
Crédit Photo Visuel

Coréalisation Les Déchargeurs / Cie Ôhasard

Avec le soutien de la Fnac, Sceneweb, INAEM (Instituto Nacional de las Artes Escénicas y de la Musica) et Ministerio de Cultura / Gobierno de Espana

Multimédia

Notes & extraits

Après 5 ans de collaboration artistique avec Yolanda Pallín et Javier Yagüe pour l’écriture de la Trilogía de la Juventud, j’ai décidé de reprendre des aspects stylistiques et des thèmes que je ressentais davantage comme miens, mes territoires personnels. Mes lectures. Mon rythme à moi. C’est ainsi que Nina est née. Je me suis donc engagé à choisir, peser et jauger chaque mot. Il y a, dans Nina, une évocation des dernières scènes de La Mouette de Tchekhov. C’est pour cela que je n’ai pas voulu changer le titre de la pièce. Il ne faut pas renier ses modèles. Mais Nina, c’est surtout une histoire d’êtres humains d’aujourd’hui. La rage, le vertige, l’échec, l’espoir sont des ingrédients qui font de nous ce que nous sommes, tout comme le désespoir ou la tendresse. Les « voyages » de Nina ne font que commencer…

José Ramón Fernández

La Nina de José Ramón Fernández est la réincarnation bouleversante et contemporaine de celle de Tchekhov, La Mouette. Que serait Nina si elle avait vécu un siècle plus tard ? Dès la première lecture, j’ai trouvé une telle simplicité, tant de naturel et de vérité, si proches de mon cher Tchekhov, que je me suis sentie des affinités profondes avec cette écriture. Avec une extrême justesse, il peint des sentiments complexes et contradictoires : l’homme d’aujourd’hui avec sa rage, son vertige, son espoir, son désespoir, sa tendresse et ses désillusions. Les personnages sont arrivés au bout de leur chemin, ils n’ont plus d’autres choix que celui d’en prendre un nouveau. «Pat, c’est une fin de partie aux échecs. On ne peut plus continuer à jouer et personne ne joue. Comme si tout était bloqué (...) Nous sommes bloqués. Tu as joué et rien ne s’est passé. Tu ne peux même pas dire que tu as perdu. On peut en recommencer une autre mais on ne peut pas rejouer cette partie.» L’auteur, comme il le dit lui-même, choisit, pèse et jauge chaque mot. Pourtant, on sent que la vérité se joue au-delà des mots, dans les silences, l’atmosphère, l’impalpable rendu palpable par les comédiens et l’intensité de leur interprétation. Les ondulations de la musique de Chet Baker, très présente tout au long de l’histoire, rend bien compte de cette atmosphère délicate, fragile, sinueuse, sensuelle, vaporeuse et grave de la pièce.

Nassima Benchicou

Cette chanson est de celles qui demandent la pluie. Oui. Je n’y avais jamais pensé. Elle demande la pluie. La pluie et le sable froid et des nuages. Elle était parfaite. Et moi j’étais là, comme un coquillage qui ne demande qu’à être ramassé par quelqu’un. Un jour, Gaby s’est assis près de moi et a commencé à me parler de théâtre, de cinéma et de toutes ces choses qu’il écrivait. Un autre jour, il m’a apporté un poème qu’il avait écrit pour moi. Un poème étrange qui parlait des rêves. Je ne me souviens pas des paroles. Je me souviens seulement de ces «rêves sombres». Un autre jour, on a commencé à s’embrasser et à se toucher. Nous nous caressions comme si nous étions pressés. Et puis, il y a eu d’autres soirs encore. Nous avons tout appris en même temps. A la plage. Ensuite, le fameux mois de juin est arrivé. Ces trois jours qui m’ont rendue folle. La vie des gens peut se foutre en l’air juste en trois jours. Tu deviens quelqu’un d’autre. Soudain, Gaby m’a paru un enfant. Comme si j’avais vécu dix ans d’un coup et que les autres n’avaient pas changé.