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Laurent PerreauxPrésentation

Entrer en poesie, c'est résiter
La poésie s’écoute : Laurent Perreaux récite une quarantaine de poèmes, de Guillaume Apollinaire, Paul Eluard, Louis Aragon, Tahar Ben Jelloun, Laurent Perreaux…
La Planète des singes, La Chanson du mal-aimé, Est-ce ainsi que les hommes vivent, Aube, Portrait en trois tableaux, Beams, Mort aux ivrognes, Elle et lui…
Avec un zeste de commentaires, là où il faut, quand il faut, comme il faut…
Informations sur le lieu
La presse en parle
De la poésie, encore de la poésie, rien que de la poésie : il n’y a d’autre parti que celui-là dans ce beau spectacle. Une performance. / Atlantico - 27/01/2018 - Charles Chatelin
On passe un très bon moment. Le tout en se délectant de beaux poèmes, récités avec beaucoup de sobriété, sans fioritures, par Laurent Perreaux. / Cult & So - 16/02/2018 - Marion Mayer
Distribution
Coréalisation Les déchargeurs / Laurent Perreaux
Multimédia
Notes & extraits
MOT SUR LES AUTEURS
Tahar Ben Jelloun, sa poésie est totalement méconnue, La Planète des singes est le cri de révolte du Maroc face à l’arrogance touristique.
Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Paul Eluard, monuments du 20ème siècle, mais, à côté des poèmes célèbres, tant de vers à faire découvrir !
Paul Eluard est le poète de l’amour et de la femme : Gala, Nusch, toutes les femmes. Il souffre (Gala va le quitter : Capitale de la douleur ; Nusch meurt : Cœur mémorable), mais l’amour et la poésie sont inépuisables.
Guillaume Apollinaire, mort il y a 100 ans, est aussi le poète de l’amour, mais il n’y est pas heureux, comme en atteste la splendide Chanson du mal-aimé où apparait un autre poète assassiné, Louis II de Bavière.
Et chez Louis Aragon, l’amour d’Elsa est très présent bien sûr, mais le choix s’est porté cette fois sur des poèmes duRoman inachevé, évoquant la première guerre mondiale. Il y a 100 ans aussi. Et, toujours chez Louis Aragon, certains poèmes sont célèbres dans leur adaptation chantée, ici Léo Ferré, mais il faut les redécouvrir aussi dans la version initiale du poète : la simple musique des mots est magnifique.
Laurent Perreaux : textes inédits
NOTE DU METTEUR EN SCENE
Stéphane Hessel, auteur du fameux Indignez-vous, publiait en 2006 O ma mémoire : la poésie, ma nécessité (Éditions Seuil). Livrant ses 88 poèmes préférés, il expliquait que ces poèmes « comptent beaucoup pour moi ; je ne vivrais pas heureux sans eux », et que, dans l’enfer des camps de la mort à Buchenwald, certains d’entre eux l’avaient aidé à tenir.
La poésie serait donc plus forte que la mort ? Jorge Semprun, lui aussi rescapé de Buchenwald, a exprimé la même idée. La poésie est aussi Résistance, résistance au matraquage du prêt-à-porter émotionnel ambiant, résistance « à l’automatisation, à la rouille* ».
Pourquoi apprendre la poésie par cœur ? « Pour l’inscrire dans les deux chambres de la mémoire, la mentale et la corporelle* ». Dire la poésie est un plaisir mental et physique. « Pour mieux la partager* ».
Enfin, la poésie est, pour Paul Valéry, « une hésitation prolongée entre le son et le sens ». Quelle définition magnifique de la poésie… Son et sens, musique et sens.
Comme la musique, la poésie se joue par cœur et elle s’écoute.
*citations extraites de l’ouvrage O ma mémoire : la poésie, ma nécessite de Stéphane Hessel (Éditions Seuil)
EXTRAITS DE POEMES
Le matin buvez un peu de sang arabe : juste de quoi rendre
Votre racisme décaféiné
La Planète des singes, Tahar Ben Jelloun
Un jour le roi dans l’eau d’argent
Se noya et la bouche ouverte
Il s’en revint en surnageant
Sur la rive dormir inerte
Face tournée au ciel changeant
La Chanson du mal-aimé, Guillaume Apollinaire
Le temps vient des métamorphoses
J’ai quitté la beauté des choses
Et dans le train qui s’éloignait
Ma plaque de fer au poignet
J’entendais d’abord creux et sourd
Croître le bruit des canons lourds
Classe 17, Louis Aragon
Si tes mains sont pour toi tes seins sont pour les autres
Comme ta bouche où tout revient prendre du goût
La voile de tes seins se gonfle avec la vague
De ta bouche qui s’ouvre et joint tous les rivages
Portrait en trois tableaux, Paul Eluard
Soliloque en folie
Faut-il dans quartiers chics
Qu’ivrognes en série
Ivrognes de la vie
Tiennent donc plus que tout
A chopine en folie
Laurent Perreaux