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Le Premier (reprise)
Israël HorovitzPrésentation
Cinq personnes font la queue, une seule première place : jusqu’où iriez-vous pour être le premier ?
Une femme et quatre hommes partagent la même conviction : pour être premier, tous les coups sont permis ! Pour être second aussi. Et troisième. Quatrième. Tout sauf dernier, hors-ligne, horsjeu, exclu. Ici, le titre original de la pièce donne le ton : The line ! Être sur la ligne, dans la file, le rang, avoir sa place, en un mot exister !
www.le-premier.fr
Informations sur le lieu
La presse en parle
Charge loufoque contre l'individualisme, d'une féroce actualité / Libération
Mise en scène sobre de Dimitri Dubreucq, performance d'acteurs très en verve, époustouflants, drôles. / Le Canard enchaîné
Les mots s’enchaînent, une mise en scène débridée, les comédiens jouent le jeu comme il faut / Figaroscope
Un huis clos féroce et débridé / A Nous Paris
Distribution
Production La Compagnie idéale en accord avec Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion
Le spectacle bénéficie du soutien de l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons
Multimédia
Notes & extraits
LE MOT DU METTEUR EN SCÈNE
Pièce majeure d’Israël Horovitz, Le Premier est un huis-clos déjanté qui nous interroge sur notre peur primitive d’être rejetés. Le titre original donne le ton : The line ! Être sur la ligne, dans la file, le rang ! Avoir son classement, sa petite place, en un mot : exister ! Car si l’on n’est pas premier, qu’au moins l’on soit second, sinon troisième, quatrième, mais pas dernier et encore moins hors-ligne, hors-jeu, exclu ! La course à la première place, c’est une pointe d’iceberg qui nous alarme sur le rapport de chacun à la norme, aux autres et, au fond, à soi-même.
Marginaux, presque gênés d’eux-mêmes, les cinq personnages de cette pièce sont d’autant plus soucieux de rentrer dans le rang. Conscient de la vacuité de cette ambition partagée, Stephen, éternel mélomane, hissera la lutte à des sommets mozartiens, son idôle, l’unique Premier parmi les Premiers. Cette présence incarnée du génie aérien au cœur de ces turpitudes, c’est ce qui, pour moi, rend cette pièce atemporelle et irrésistible.
Au fond, Le Premier nous demande : peut-on arracher Molly, Dolan, Arnall, Fleming à leurs peurs, leurs bassesses ? Stephen peut-il n’être que Stephen ? Molly n’être que Molly ? Simplement. Paisiblement. Féroce, débridé, inclassable, ce texte porte plus loin que la somme de toutes ses drôleries, répliques et rebondissements dramatiques. Il possède l’alchimie des textes universels où chacun peut se voir comme dans un miroir, tout de suite et sans fard.
Dimitri Dubreucq
EXTRAIT
Stephen : Premier ! Encore une formule creuse, du vent ! Je vous demande un peu ! Qu’est-ce qui est le premier ? L’œuf, ou la poule ? Le Père, le Fils, ou le Saint-Esprit ? Les premiers seront les derniers. C’est mathématique. Réfléchissez un peu : je pose un, le premier. Je retire zéro. Qu’est-ce qui reste ? Un. Maintenant, prenez un mot au hasard… Tenez : le mot mot. Vous le renversez. Qu’est-ce que ça donne : Tom. Maintenant, si je prends bar et que je le renverse, ça fait rab, si je prends cab et que je le renverse, ça fait bac, mais bar + bac, ça fait barbaque. Vous ne pouvez pas nier. Si je prends rat de cave et que je le retourne, ça fait evacedtar, je divise en deux, ça donne eva je t’adore, vous enlevez je t’adore, vous renversez, vous avez eva, vous avez ave ! C’est scientifique. Par contre, si vous prenez Anna et que vous renversez Anna, vous avez toujours Anna. Non, premier, ça ne veut rien dire, rien du tout. Et je sais ce que je dis.