
Le Journal d'une femme de chambre
Octave MirbeauProlongations : 10 dates supplémentaires
Présentation

PROLONGATIONS !
À 17h le samedi 23 décembre
L’habitude agit comme une atténuation, comme une brume sur les objets et sur les êtres
14 septembre. Célestine arrive dans sa nouvelle place, en Normandie... Une place comme une autre ? Pas tout à fait. Nouvellement engagée chez un couple de nouveaux riches, sa vie va basculer. Sa rencontre avec Joseph, le jardinier, manipulateur et antisémite, va susciter chez Célestine une passion sans limite... Nouvelle adaptation du texte d'Octave Mirbeau
Informations sur le lieu
La presse en parle
La subtilité de Catherine Artigala et la qualité du travail de Jean-Pierre Hané, qu'il habille, éclaire et dirige donent à cette version apparemment modeste une réelle force qui convainc. / Froggy's delight - 09/10/2017 - Philippe Person
Dans le rôle, Catherine Artigala fait un sans faute. / L'Humanité.fr - 16/10/2017 - Gérald Rossi
Une comédienne remarquable qui parvient à nous captiver avec brio et beaucoup de talent. Un portrait très vivant, très fidèle au roman. / Atlantico - 20/10/17 - Allison D'Orglandes
Multimédia
Notes & extraits
MOT DE L'ADAPTATEUR
Cette nouvelle adaptation théâtrale met en lumière les lignes de force de l'œuvre selon trois axes.
Premièrement, elle dégage la colonne vertébrale du texte à travers une sélection de passages inscrits dans une spirale sans retour vers un dénouement inéluctable. Elle montre également la mentalité des serviteurs dans les grandes maisons : jugement porté sur les employeurs, opinions politiques conformes aux idées dominantes de l'époque (antisémitisme, nationalisme…).
Enfin, elle souligne ce que révèle l'œuvre des noirceurs de l'âme humaine : l'aspiration au bonheur et à la réussite à tout prix qui reste terriblement actuelle. En l'occurrence, comment Célestine finit par admettre de s'affranchir de ses principes religieux et moraux pour unir sa destinée à celle d'un homme dont elle connaît les crimes – jusqu'au point d'orgue : l'adhésion à l'idée même du crime.
Michel Monnereau
MOT DU METTEUR EN SCENE
Il y a dans cette œuvre au noir une figure importante de la littérature du XIXème caractérisée seulement par son prénom, Célestine. Octave Mirbeau dessine avec lucidité le portrait complexe d’une femme de condition très modeste aspirant à un mieux vivre coûte que coûte. C’est le reflet du combat d’une femme pour conquérir son émancipation et bouleverser par une volonté quasi révolutionnaire, voire anarchiste, sa condition sociale.
De ses seuls atouts - sa clairvoyance et sa sensualité -, Célestine fera des armes redoutables. De victime supposée, elle se fera prédatrice, ne lésinant pas sur les moyens, quels qu’ils soient, pour aller au bout de son rêve…
C’est aussi le portrait sans concession d’une époque inégalitaire où le pouvoir et le droit sont aux possédants. Malgré ou à cause d’une révolution industrielle en marche, l’avenir qui se dessine ne bénéficie qu’à une certaine frange de la population. Un écho qui résonne encore aujourd’hui.
Tantôt sympathique, tantôt glaçante, Célestine est le porte-flambeau d’une parole simple, frappée au coin du bon sens, mais teintée de pulsions sombres inhérentes à l’ambiance de l’époque : l’antisémitisme ordinaire, le goût du militaire et de l’ordre.
Ce « journal d’une femme de chambre » est un portrait passionnant et rugissant de liberté, porté par une plume trempée à l’encre acide du combat.
Jean-Pierre Hané
EXTRAIT
Quant à Monsieur...
Très grand, avec une large carrure d'épaules, de fortes moustaches noires, un teint mat, un cou de taureau, des mollets de lutteur, des lèvres charnues... Je parie qu'il est porté sur la chose, lui. J'ai vu cela tout de suite, à son nez flaireur et sensuel, à ses yeux extrêmement brillants... Jamais je n'ai rencontré de tels sourcils. Épais jusqu'à en être obscènes, et des mains si velues... Ce qu'il doit en avoir un dessus de malle, le gros père !... Comme la plupart des hommes peu intelligents et de muscles développés, il est d'une grande timidité. Il est évident que je l'épate, que j'ai fait sur lui une grande impression.