L'Homme assis dans le couloir

Marguerite Duras

Présentation

L'Homme assis dans le couloir de Marguerite Duras
Date(s) : du 18 juin 2019 au 6 juil 2019
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 21h30
Durée : 1h05

Pour Marguerite Duras, la tâche de la littérature est de représenter l’interdit. L’Homme assis dans le couloir est surement son texte le plus méconnu, le plus radical. Un court roman narratif, sensuel et chaotique qui donne à voir le désir et son accomplissement sous différents angles. Sans doute y a-t-il un homme assis dans l’ombre d’un couloir, et une femme allongée au soleil à quelques pas de lui, mais que s’est t’il passé entre eux ? Ambiguïté entre réel et imaginaire, cri organique ou narration symbolique.

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Une mise en scène troublante conduisant le public au plus intime de l’écriture de Marguerite Duras. La Croix
Finalement, Gabriel Garran confie le texte à Marie-Cécile Gueguen, tour à tour lectrice, narratrice, sujet, objet, corps dé-robé, corps offert. Médiapart
Marguerite Duras aura rarement été aussi loin dans cette introspection intime. Frictions

Distribution

Mise en scène
Comédien(s)
Lumières
Décors
Assistant mise en scène

Coréalisation La Reine blanche – Les Déchargeurs & Le Parloir Contemporain

Multimédia

Notes & extraits

LE MOT DU METTEUR EN SCÈNE
L'Homme assis dans le couloir a pour acte de naissance un récit de trente pages édité par les Editions de Minuit en 1980. D'après certains chercheurs, une première tentative de notre auteur, sous un nom anonyme, aurait parue au début des années 60. On ne l’a pourtant pas découvert. Concernant notre projet, ce texte méconnu, insolite, sensuel et chaotique est sans doute l'un des plus radicaux tenu par Marguerite Duras. Il surprend par son caractère hors norme. Comme on ne l'ignore pas, l'écriture au féminin parcourt l'ensemble de son œuvre. Sa plume dans son ampleur saisissante y revient sans cesse.

Son répertoire pourrait dans l'ensemble se résumer à ce titre : Il était une fois une femme. D'une certaine façon, elle pourrait être, elle même, son personnage principal. Ecoutez-là, sa première exclamation, à la sortie publique de l’ouvrage : « Ce texte je n'aurais pas pu l'écrire si je ne l'avais pas vécu ». Elle amène elle-même sa définition : « Je saisis les personnages à ce stade inachevé de leur construction et déconstruction, parce que ce qui m'intéresse c'est l'étude de la fêlure ». La vraie singularité en lisant L'Homme assis dans le couloir, c'est que nous ne savons pas si c'est un cri organique donnant priorité à l'assouvissement du corps, matière première de tout être humain. Ou bien, une narration symbolique, un index des modalités du plaisir sexuel. Provocation ou frustration, les pistes ne manquent guère. C'est d'amour qu'il s'agit, partition textuelle et partition chamelle se rejoignent. A l'exaltation passionnelle se superpose la fascination érotique. Dialoguant avec elle-même et rejetant tout tabou, elle tente de forer ce qui n'avait jamais été écrit, sa respiration avec toutes les gammes possibles de la relation amoureuse avec l'homme. Je suis attiré par les textes resserrés et brefs, les œuvres deviennent des métaphore s: L'Homme assis dans le couloir, édité il y a une quarantaine d'années est l'histoire d'un duo femme-homme où il n'y a plus qu'une personne. Dans le souci de parler vrai, le texte est d'une franchise féminine rare. Mais j'y perçois aussi comme langage et écoute, une poésie étrange qui a son propre chemin. Ainsi l'ai-je vue. Et puis quoi qu'elle écrive, Marguerite Duras ne peut se séparer de ses paysages d'enfance, de son ciel natal, des moussons du Vietnam et de l'éblouissement solaire.
Gabriel Garran