
Juste la fin du monde
Jean-Luc Lagarcej'écoute ce qu'on me raconte, je fais quelques efforts,
j'ai l'amour plein de bonne volonté
Louis - Deuxième partie, Scène 1
Présentation

Jean-Luc Lagarce / Terry Misseraoui
Louis, le fils ainé, décide après 12 ans de venir voir sa famille. Il revient un dimanche, jour de retrouvailles familiales. Il revient pour leur dire, leur dire qu'il va mourir. Il repartira sans avoir rien dit. Une suite de querelles, de mots d'amour, d'impuissance. Une visite définitive au cours de laquelle les mots "je t'aime" auront été presque dits.
Du 29 mai au 2 juin et du 12 au 30 juin
Informations sur le lieu
La presse en parle
Distribution
Coréalisation Les déchargeurs / Who's afraid compagnie
Multimédia
Notes & extraits
MOT DU METTEUR EN SCÈNE
Dans un jeu naturaliste et cinématographique, nous parcourons ce drame familial comme une tragédie grecque contemporaine. La pièce doit bouleverser, déchirer, émouvoir et faire sourire. Il y a un soupçon « d’opéra » dans ce crescendo dramatique, par l’onirisme des lumières, reflétant l’état émotionnel des personnages, mais aussi par l’esthétique de la couleur des costumes, comme un clin d’oeil à l’univers de Jacques Demy. La couleur doit souligner , mettre en valeur, sans étouffer la pièce. Quant à la musique, elle est le reflet de cette famille qui pourrait être la nôtre. L’écouter, c’est ressentir ce que le personnage ressent au même moment. La mise en scène se veut être une expérience sensorielle et émotive. Celle-ci est achevée aux intermèdes, par le
désir d’entendre les mots et ne plus voir les personnages. Les mots glissent dans le noir total. La pièce prend des airs de fable. Les yeux des spectateurs se focalisent sur quelques « videos-photographiques » (un travail en hommage à Chris Marker) et se demander : Sommes-nous dans la tête de Louis ? Le spectateur n’est pas passif face au texte de Jean-Luc Lagarce. Il doit le ressentir. Le vivre comme ses cinq personnages.
Terry Misseraoui
EXTRAITS
...Ce que je pense
(et c'est cela que je voulais dire)
c'est que je devrais pousser un grand et beau cri,
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
que c'est ce bonheur-là que je devrais m'offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l'ai pas fait. ...
Louis - Epilogue
...Il se voulait responsable de moi et responsable de Suzanne
et rien ne lui semble autant un devoir dans sa vie
et une douleur aussi et une sorte de crime pour voler un rôle
qui n'est pas le sien -
que tu lui donnes le sentiment,
l'illusion,
que tu lui donnes l'illusion qu'il pourrait à son tour, à son heure m'abandonner,
commettre une lâcheté comme celle-là
(à ses yeux, j'en suis certaine, c'en est une)
qu'il aurait le droit, qu'il en est capable...
La Mère - Première partie, Scène 8
J'ai fini.
Je ne dirai plus rien.
Seuls les imbéciles ou ceux-là, saisis par la peur, auraient pu en rire.
Antoine - Deuxième partie, Scène 3