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J'existe (foutez-moi la paix)
Pierre NottePrésentation

En trente chansonnettes, le trio de J’existe (foutez-moi la paix) tente de trouver sa petite place sur la terre.
Être quelqu’un plutôt que personne. Une idole dans les étoiles, une charogne sous l’humus ou une petite pute sur l’asphalte. Être (mais qui) parmi les autres, tenir droit, entre l’amour et l’horreur d’autrui, pour finir à Venise.
Marie Notte chante et joue, paul-Marie Barbier arrange et accompagne au piano, au vibraphone ou à la guitare, les chansonnettes de pierre Notte, lui-même metteur en scène et interprète de ce foutraque parcours initiatique. En sept étapes, trente chansons, avec coussin péteurs et nains de jardin, une gamine découvre que son prénom vaut la peine d’être porté et sa vie d’être vécue. Une ronde joyeuse, insolente et colorée que trois gugusses dansent sur les désastres de la tentative d’être quelqu’un plutôt que personne. la critique a salué la performance : « du théâtre au marteau ! »
Informations sur le lieu
Distribution
Production Les Déchargeurs / Le pôle
Le spectacle a bénéficié lors de sa création du soutien de l’Adami et pour sa reprise du Fond de Création Lyrique et de la Spedidam
Multimédia
Notes & extraits
Surtitre : II. LA MORT
Je fume
Elle. Huit heures vingt
j’ai pensé ce matin à la mort et à passer chez le coiffeur
mais quand ? Les journées sont si courtes
j’attends, et je regarde la pluie au-dehors griffer les carreaux et je fume
Le temps passe comme un chien mouillé, onze heures
Passer par la fenêtre ou pas
cela me fait penser qu’il faut que je passe au pressing
Sur la route de la corniche, partir à la Grace Kelly
et de Dieu
d’ailleurs il faut que j’appelle un taxi
Défilé quinze heures chez Gucci
et je regarde la pluie au-dehors griffer les carreaux et je fume
Le soir déjà, la nuit comme la pluie tombe, si belle
Rien fait ce jour pas décollé les yeux, sous le rimmel
de cette mouche contre la vitre, que la lumière appelle
Et telle est la question, unique être ou ne pas être en Chanel
Et je regarde la pluie au-dehors griffer les carreaux et je fume
Lui. Elle a douze ans, elle fume des cigarettes Yves Saint-Laurent, elle
pense à la mort
Elle. Smoking kills slowly (but are we so hurry ?)
Lui. Fumer tue lentement (mais sommes-nous si pressés ?)
Elle. And surviving is also a solution (said Heiner Müller)
Surtitre : « survivre est aussi une solution » Heiner Müller
Elle. Bonjour Heiner Müller
Lui. Yo yo
Elle. Heiner Müller – mais où avez-vous puisé la force de ne jamais vous
supprimer ?
Lui. Je vais aller nous chercher une autre bouteille de whisky
Elle. Merci Heiner Müller
Lui. Yo yo
Elle. 1972, Coco Chanel, et hop, au ciel. Et Louis Armstrong, et Fernandel,
pareil, et Maurice Chevalier, out, Prosper youpla boum, et paf, raous
Lui. Elle a douze ans en 1972, et elle préfère passer par la fenêtre plutôt
qu’inaperçue.