
Hymne
Lydie SalvayrePrésentation
Hendrix fit entendre un cri qui déchira l’espace, comme une incantation. Lancé au ciel. En plein cœur.
Lundi 18 août 1969, Woodstock. Jimi Hendrix joua l'hymne américain, The Star Spangled Banner, qui cessa d'être un hymne national pour devenir celui de la rage, de la beauté. Il offrit au monde entier un de ses plus beaux morceaux.
Une femme, Lydie, est spectatrice de ce moment intense, elle le vit et le traduit avec ses mots pour en éclore la force. Une présence mystérieuse, un DJ, l’accompagne. Il flirte avec ces trois minutes quarante-trois folles jouées à la guitare.
Informations sur le lieu
La presse en parle
L’Humanité / Un vrai dithyrambe moderne, tressé dans une prose lyrique, impétueuse. N'est ce pas ça qui est très beau au théâtre ?
Distribution
Coréalisation Les Déchargeurs / Cie du Ness
Multimédia
Notes & extraits
Ces phrases du livre disent mieux le projet que tous mes commentaires.
Par exemple : Hendrix fit hurler ensemble toutes ses Amériques aimées et exécrées, il les fit hurler ensemble dans cette langue d'incendie dont je reparlerai plus tard, dans cette langue monstre qui rendit immédiatement caduque toute autre forme d'expression [...] un chœur disloqué, grinçant, un chœur monstrueux où le blues, le rock, la soul, le free-jazz, le brame indien et l'hymne de la nation procédaient à des fornications contre nature.
Je me réjouis que vous le portiez à la scène, et je suis vraiment impatiente de le redécouvrir à travers votre vision. Que dire d’autre ?
Lydie Salvayre
Hendrix était, à lui seul, un continent et une histoire…
C’est un récit intense, c’est un instant comme soulevé et resté en apesanteur.
Les quelques notes que nous offrit Jimi Hendrix avec sa guitare sauvage restituent la vérité et l’ampleur inattendues d’un hymne bouleversé.
Avec fougue, esprit et sentiment, Hymne nous permet de dire ce qui a été, ce qui continue d’être, un pur moment de grâce.
Comme dit l’auteur :
Hendrix alla son chemin et garda le calme de ces insensés dont rien, sinon la mort, ne menace la passion.
Puisqu’il était libre…
Ce thème artistique et symbolique, ces expressions, leur miroir, bien sûr la musique, la projection intense de ce moment vers le futur, semblent magiques.
Ce geste touche et bouleverse !
On y retrouve l’exigence et la simplicité qui caractérisent un théâtre où l'humain est le personnage principal.
C’est un honneur, donc, de porter à la scène les mots de Lydie Salvayre évoquant ce musicien de génie qu'était Hendrix et ce matin historique où il fit sonner l'hymne américain comme jamais personne ne l'avait entendu...
Isabelle Hurtin et Thomas Cousseau
Hendrix s'y risqua.
J’en suis certaine.
Car Hendrix fit ceci : il s’empara de l’hymne, et il y introduisit son refus violent d’un monde violent, un refus d’une violence folle, d’une violence cent fois plus violente que toutes les violences qui, çà et là, explosaient.
Comme une part revendiquée de lui-même,
comme une force de combat,
une force de vie,
démesurée.
Une Furie en lui se dressa contre l’afféterie,
contre le mensonge,
contre la guerre qui est la plus laide des laideurs,
contre les crimes organisés,
contre les passions enragées de la mort chez ceux qui ne risquaient nullement de mourir.
À coups de décharges électriques, il ébranla l’espace, et les esprits.
Il eut la violence terrible, implacable, des doux.
Et le calme.
Hendrix usa de sa violence comme on use d’une arme pour imposer la paix.
Puis, cette violence, il la convertit en beauté.
Une beauté extrême, paroxystique. Une beauté chargée d’horreur, insoutenable. Une beauté monstrueuse.