Du luxe et de l’impuissance

Jean-Luc Lagarce

Quand on est totalement désespéré, on ne fait rien, on tente de se maintenir en vie.

Jean-Luc Lagarce

Présentation

Du luxe et de l’impuissance de Jean-Luc Lagarce
Date(s) : du 2 oct 2014 au 22 nov 2014
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 18h
Durée : 1h10

Le spectacle a été crée au Festival d'Avignon 2014, Théâtre des Halles.

Chez Jean-Luc Lagarce, tout est théâtre.
Son oeuvre théâtrale, ses récits, son journal également, mais aussi le recueil de ses éditoriaux : Du luxe et de l’impuissance. Tout y est théâtre, parce que rien n’y est théâtral. La Vie est là, à chaque mot, entre chaque mot. Évidente, simple, bouleversante, elle est là, à en pleurer. La Vie ; et la Mort aussi ; surtout.

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(10 à 26 €)

Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs / Le Pôle
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Jean-Charles Mouveaux sert ces textes avec beaucoup de conviction et de subtilité. Un beau spectacle. / La Provence

L’image de Jean-Luc Lagarce est divinement interprétée. Cette création intense en émotion met en exergue le combat d’une vie pour l’amour du théâtre. Un incontournable pour la profondeur des messages / Vaucluse Matin

Distribution

publié aux éditions
Mise en scène :
Comédien(s) :
Crédit Photo Visuel :

Coréalisation Les Déchargeurs / le pôle diffusion en accord avec Réalités/cie Ivan Morane

Réalités/cie Ivan Morane bénéficie de l’aide au fonctionnement du Conseil général du Val-de-Marne et d’une résidence de création et d’accompagnement au théâtre Les Déchargeurs.
Avec le soutien de :

Multimédia

 
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Notes & extraits

Note d'intention

Lorsque Jean-Charles Mouveaux, qui a mis en scène trois pièces de Lagarce et ses trois récits, m’a demandé si je pouvais le mettre en scène dans ce recueil, une évidence s’est imposée : cette succession d’articles est un seul récit ; qui a son unité de temps, de lieu et d’action.

Le personnage est chez lui (ou dans sa loge) ; il va sortir (ou entrer en scène) ; pour toujours (il va à l’hôpital où il sait qu’il va mourir) ; il doit se préparer à sa mort, choisir ce qu’il va emporter.

Aucun accessoire réaliste, ou le minimum; l’acteur et les mots les font exister.La présence de l’acteur dans un grand espace presque vide et les mots de Lagarce, et toutes les pensées, les émotions non dites, et qui, je le souhaite, seront entendues, comme l’infiniment grand et l’infiniment petit qui affleurent entre les mots du dernier texte du recueil, définition admirable du comédien, et de l’humain, ce qui chez Lagarce revient au même :

Accepter de se regarder soi pour regarder le Monde, ne pas s’éloigner, se poser là au beau milieu de l’espace et du temps, oser chercher dans son esprit, dans son corps, les traces de tous les autres hommes, admettre de les voir, prendre dans sa vie les deux ou trois infimes lueurs de vie de toutes les autres vies, accepter de connaître, au risque de détruire ses propres certitudes, chercher et refuser pourtant de trouver et aller démuni, dans le risque de l’incompréhension, dans le danger du quolibet ou de l’insulte, aller démuni, marcher sans inquiétude et dire ce refus de l’inquiétude, comme premier engagement.

Ivan Morane

Extraits

On me demande toujours : « D’où ça vient ? Comment est venue l’idée ? C’est une drôle d’idée, quand l’avez-vous eue ? »

Je ne sais pas.

Aucune idée, ou pas envie de savoir.

Ou jamais su, possible, probable, possible aussi. Et pas très envie de savoir, j’admets.

Ca ne fait que traverser, ce n’est rien, pas important, et de fait, quelle idée, one ne note pas, et lorsqu’on note, depuis longtemps, cela tient sa place, ce n’est plus une idée déjà. N’ai jamais su quand je tombais amoureux. Si j’avais su, aurais fait attention, pris garde «a la douceur des choses » , serais resté vigilant.

Ici, pareil. Me mets plutôt au travail quand ça ne va pas très bien, quand ça va bien, quelle idée, on reste heureux, on s’occupe de ce bonheur-là, lorsque cela va moins bien, on se met au travail, ce que je dis, on essaie d’y voir clair. Quand on est totalement désespéré, on ne fait rien , on tente de se maintenir en vie.

Là, c’est juste l’entre deux. La trace.

Jean-Luc Lagarce