
Diktat
Enzo CormannSi l’on veut que l’idée de bâtir son existence ait un sens, il faut lui en inventer un.
Présentation
En décembre, les samedis & dimanches à 17h00
Val et Piet n'ont pas le même père. L'un est Tribe, l'autre Trace. À l'époque, Val, admirait Piet comme on le fait d'un aîné. Aujourd'hui, Val tient Piet prisonnier et menace de le tuer. Entre temps, une guerre intercommunautaire a ensanglanté le pays pendant laquelle chacun des deux hommes a servi le camp opposé, chacun se ralliant à celui de son père. Un conflit dont le pays se relève à peine et qui a consacré les Trace et maté les Tribe.
Informations sur le lieu
La presse en parle
Distribution
Coréalisation Les déchargeurs / Polygone Cinéma
Comité municipal d'animation culturelle du 1er
Multimédia
Notes & extraits
DIKTAT est né d’une phrase, propos d’un vieil habitant de Vukovar, de mère croate et de père serbe, rapporté par Jean Hatzfeld : «La nature humaine est incroyable, elle peut habiter dans les ruines comme elle peut-être habitée par les ruines.»
Je me suis simplement demandé quelle forme revêtiraient ces ruines dans vingt-cinq ans. Alors, j’ai imaginé les retrouvailles de deux demi-frères, après deux décennies de séparation consécutives et d’une guerre civile qui a fait d’eux des ennemis. Une guerre civile, un pays, des personnages imaginaires... J’ai donné la parole au premier, qui a déclaré ceci : «Je m’adresse à vous dans le temps figé de ma propre mort, posé sur le bord du monde comme ces photos dont nous meublons notre horizon par crainte du vertige.» Le second, quant à lui, a surgi en armes.
Enzo Cormann
Depuis mes débuts de comédien, j’ai toujours été séduit, interrogé par l’écriture d’Enzo Cormann comme par exemple celle de Berlin ton danseur est la mort, pièce dans laquelle il mélange personnages éminemment dramatiques, situations d’huis-clos théâtral avec ses interrogations historiques et philosophiques plus largement universelles.
C’est ce que j’ai retrouvé dans DIKTAT.
Ma propre mère qui a quitté Hanovre et l’Allemagne en ruine en 1945, je l’avais un peu retrouvée dans Berlin ton danseur est la mort. L’ex snipper bosniaque qui fumait maladivement cigarette sur cigarette, la jeune interprète avide de parler, de rire et de danser. J’ai revu le stade de Sarajevo couvert de croix de bois et l’enfant de huit ans qu’on empêche, dans un cri d’horreur de jouer à cache-cache dans un jardin broussailleux de « Snipper Allée » parce qu’inondé de mines. Ces personnages sortis de ma mémoire, je les ai tous retrouvés entre les lignes de Diktat.
Patrick Bonnel
"La guerre docteur ? Qui faisait donc la guerre ? A qui notre mère faisait-elle la guerre, d’après toi? Est-ce j’étais en guerre? "