Comme un cri

Patrice Auvray

Nuit du 26 septembre 2002 – naufrage du ferry Joola – 2000 victimes – Casamance (Sénégal)
Rien ne semble exister, pourtant tout est vrai.

Présentation

Comme un cri de Patrice Auvray
Date(s) : du 3 mar 2015 au 21 mar 2015
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 19h30
Durée : 1h30

Nuit du 26 septembre 2002 – naufrage du ferry Joola – 2000 victimes – Casamance (Sénégal)
Rien ne semble exister, pourtant tout est vrai.

Le récit d’un naufrage oublié
Le 26 septembre 2002, peu avant 23 heures, le Joola, bateau sénégalais, se retourne entre la Casamance et Dakar avec à son bord près de quatre fois sa capacité, faisant ainsi 2000 victimes.
Alors que le bateau renversé n’était qu’à quelques kilomètres des côtes, les secours officiels ne sont intervenus que le lendemain après-midi laissant des centaines de survivants enfermés dans la coque retournée.
Parmi les 64 rescapés, un seul français. Nous entendons ici son récit.

Adapté de Souviens-toi du Joola publié aux éditions Globophile

Tweet

Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Ce témoignage nous parvient sur la scène du théâtre Les déchargeurs, par la voix d'un comédien Jean-Christian Leroy absolument saisissant. Le Monde.fr

Un récit épuré, sobre, digne, qui laisse toute sa place aux faits et à leur violence inouïe. Le monde en nous.fr

Poignant, les mots nous manquent à la sortie de "Comme un cri". Mow press

Pièce coup de poing. Jeune Afrique

Distribution

Adaptation
Mise en scène
Comédien(s)
Lumières
Crédit Photo Visuel

Coréalisation Les déchargeurs / Théâtre de l’imprévu

Avec le concours de France Culture et de l’Espace Daniel Sorano à Vincennes

Multimédia

 
00:00

RFI _ Danse des mots _ Yvan Amar
danse_des_mots_20150304.mp3 (MP3 Format Sound)

Notes & extraits

LE MOT DE L'EDITEUR

Au matin du 26 septembre 2002, Patrice Auvray embarque avec l’œil curieux du voyageur qui découvre un nouvel horizon et réussit à survivre à la plus grande catastrophe maritime civile de tous les temps.
Assis sur la coque du navire à attendre les secours, il prend conscience de la nécessité de témoigner.
Malgré les intimidations du pouvoir sénégalais, il racontera sans relâche et avec force les circonstances de ce drame.
Il a mis dix ans pour terminer son livre. Dix ans à se remémorer les détails importants de la tragédie afin d’en faire le récit le plus juste possible pour faire honneur aux victimes (dont sa compagne Corinne), en respect pour leurs familles, contre l’oubli.

Depuis sa création, le Théâtre de l’Imprévu a pour vocation d’ouvrir la pratique théâtrale même à ceux qui s’en sentent éloignés : détenus, jeunes en parcours d’insertion, demandeurs d’emplois, primo-arrivants… Il est important de mettre l’individu au centre de la création, car les histoires particulières touchent à l’universel et permettent de nous reconnaître en tant que citoyen, qu’être humain.
Souviens-toi du Joola est un texte empreint d’humilité. Un récit à la fois poignant par son concret et aberrant par ce qu’il dénonce. L’adaptation de son récit en un monologue théâtral met en lumière le difficile, mais indispensable travail de mémoire. Comment témoigner de l’indicible, de ce qu’on ne doit pas entendre, de ce qui dérange ? Le comédien déambule dans un espace flottant, blanc, irréel. Suis-je seulement vraiment là ? Rien ne semble exister. Pourtant, tout est vrai.
Cet espace blanc, de 9m2, de la taille d’une cellule de prison symbolise l’enfermement dans cette histoire impossible à concevoir. Il est difficile de témoigner, il est impossible de passer à autre chose.

Amélie Armao

J’ai un énorme vide en moi. J’ai le sentiment d’avoir disparu avec les autres victimes. Mon témoignage n’a aucune portée, je sens que je dérange tout le monde. Les petits soucis du quotidien paraissent bien plus graves, et chacun me les présente avec une conviction qu’il refuse à mon témoignage.
Ce que j’ai vécu semble tellement irréel, à moi-même comme aux autres quand j’en parle, qu’il me faut concrétiser mon histoire, pour être sûr de l’avoir bien vécue. Je vois bien que les gens n’en saisissent pas l’ampleur.
Comment sortir d’un tel drame quand la justice n’y aide pas plus que les organismes de secours ne l’ont fait ? Qui peut croire que nous, rescapés des pires crimes humains, pouvons faire l’impasse et retrouver ce monde qui nous méprise ?