
Bimbo Estate
Garance BonottoLauréat prix public 2018 Festival Court mais pas vite
Présentation

Lauréat prix public 2018 Festival Court mais pas vite
Sortie de résidence
Tout commence en 2001. J’ai 9 ans et je suis fan de Loana. Puis viendront Pamela qui court sur la plage en maillot rouge, les filles des magazines porno en haut des étagères du marchand de journaux, Lolo Ferrari dans le Guiness World Records : les bimbos, mythes refoulés de la culture pop.
BIMBO ESTATE est une exploration à la fois intime et politique d'un archétype féminin et de l'imaginaire collectif qui le nourrit.
Informations sur le lieu
Distribution
Sortie de résidence dans le cadre d'une convention de résidence entre Les déchargeurs et la Cie 1% artistique
Multimédia
Notes & extraits
LE MOT DE L'AUTEURE
BIMBO ESTATE a pour fil rouge mon propre rapport au genre et à la sexualité.
A cette parole intime répondent des scènes fictives, qui sont autant de rêveries et de fantasmes habités. Quelque part entre un cabinet de chirurgie esthétique, un strip-club et un plateau de télévision, six bimbos se rencontrent et se racontent. Ces personnages sont nourris par les biographies de bimbos célèbres (Loana, Lolo Ferrari, Pamela Anderson, Anna Nicole Smith, Angelyne, La Cicciolina, Jayne Mansfield, Lova Moor). Entre confession et exhibition, les bimbos témoignent d’une communauté d’expériences mais se révèlent aussi dans leurs singularités.
Enfin, des tableaux collectifs mettent en perspective la construction même de la bimbo en tant qu’archétype issu de la culture populaire. De Marylin à Barbie en passant par le fétiche Internet de la « bimbofication », quel miroir nous tend la bimbo ? Dans quelle histoire des représentations et des identités féminines s’inscrit-elle ?
Le motif du masque est omniprésent dans BIMBO ESTATE, qu’il soit matériel ou conceptuel. Il ne viendra pas renforcer la vieille dichotomie entre le « vrai » et le « faux », mais troublera la notion d’identité. Les masques viennent dévoiler la féminité comme construction : maquillage, prothèses, vêtements sont tout à la fois contraignants et créatifs. Il s’agit de filtres qui définissent notre genre culturellement et donnent naissance à des fictions d’identité. Car se parer, c’est tout à la fois s’embellir et se protéger.
BIMBO ESTATE est né de ma fascination personnelle pour Loana, enfant. En me replongeant dans mes souvenirs, je constate que d’autres images de la culture pop ont façonné ma construction identitaire. C’est donc en visionnant des talks-show, des émissions de télé-réalité, des clips, que j’ai écrit BIMBO ESTATE. Les acteur.trices se sont également plongé.es dans ces matériaux, apportant aussi leurs références et leurs histoires personnelles.
Amener la bimbo au théâtre, c’est donc aussi questionner les notions de mauvais goût et de vulgarité. BIMBO ESTATE plonge dans une histoire à la fois mainstream et en marge, celle de la culture populaire, souvent tenue à l’écart des plateaux de théâtre et des manuels scolaires mais au cœur de notre imaginaire collectif.
Garance Bonotto