Dans un contexte où les taux d’intérêt connaissent des fluctuations constantes, les experts du crédit immobilier sont formels : ne tardez pas à signer votre offre de prêt si elle vous paraît avantageuse. Les conditions d’emprunt évoluent rapidement, influencées par divers facteurs économiques et financiers qui peuvent impacter votre capacité d’achat immobilier.
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TogglePourquoi agir rapidement face aux offres de prêt actuelles
Les premiers barèmes d’avril 2025 révèlent une tendance à la hausse des taux de crédit immobilier, bien que celle-ci reste modérée. Selon Pretto, cette augmentation se situe entre 0,01 et 0,06 point par rapport au mois précédent. Les taux moyens s’établissent désormais à 2,92% pour les prêts sur 15 ans, 2,99% sur 20 ans et 3,04% sur 25 ans.
Cette hausse trouve son origine dans la fluctuation des Obligations assimilables du Trésor (OAT). La décision récente des États européens de renforcer leur défense militaire a entraîné un recours massif aux emprunts d’État. Conséquence directe : le taux de rémunération exigé par les investisseurs internationaux pour prêter à la France sur 10 ans est passé à 3,45%, contre 3,15% au début du mois précédent.
L’impact sur les mensualités reste néanmoins limité. Pour un couple empruntant 260 000 euros sur 25 ans, la hausse représente seulement 7 euros supplémentaires par mois. Une augmentation qui ne devrait pas compromettre significativement les projets d’acquisition immobilière.
Mais attention, certaines banques appliquent des hausses plus conséquentes. Des courtiers comme Cafpi, Vousfinancer et Meilleurtaux signalent des augmentations atteignant 0,25 point pour certains établissements. Cette situation pourrait affecter le pouvoir d’achat immobilier des Français, même si les dispositifs d’aide comme les revalorisations sociales peuvent compenser partiellement ces hausses.
Les banques restent à la recherche de nouveaux clients
Malgré cette tendance haussière, les banques demeurent activement à la recherche de nouveaux emprunteurs. Pierre Chapon, président de Pretto, souligne que « la légère hausse des taux en avril ne doit pas masquer le fait que certaines banques restent dans une logique d’acquisition de clients ». Cette volonté s’explique par leur désir d’accompagner la reprise du marché immobilier, après plus de deux années de crise.
Les établissements bancaires se préparent également au traditionnel « printemps de l’immobilier », cette période favorable aux transactions qui n’avait pas eu lieu ces deux dernières années en raison de la flambée des taux. Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi, confirme cette tendance en observant que certaines hausses vont « un peu à contre-courant du marché, les banques voulant encore des dossiers » de financement.
L’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) constitue un autre facteur d’optimisme. À partir du 1er avril, ce dispositif financera de nouveau l’achat de maisons neuves et s’étendra à l’ensemble du territoire français. Les banques se positionnent déjà pour accompagner cette mesure qui devrait stimuler le marché des primo-accédants.
Le conseil des experts pour votre projet immobilier
Face à ces évolutions, Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, est catégorique : « Si vous avez une offre de prêt, signez-la ». Cette recommandation s’appuie sur plusieurs facteurs. D’abord, avec une OAT à 10 ans atteignant 3,45%, il semble peu probable que les taux continuent de baisser dans l’immédiat.
Ensuite, les conditions d’emprunt actuelles restent globalement favorables comparées aux pics observés lors de la crise récente. Les banques proposent encore des financements attractifs pour les dossiers solides, particulièrement pour les primo-accédants qui pourront bénéficier du PTZ élargi.
Enfin, l’instabilité géopolitique et ses répercussions sur les marchés financiers rendent l’avenir incertain. Les émissions d’emprunts d’État pour financer les dépenses militaires pourraient continuer d’influencer les taux directeurs, avec des répercussions sur les crédits immobiliers.
Dans ce contexte mouvant, la prudence recommande de saisir les opportunités présentes plutôt que d’espérer des conditions plus avantageuses qui pourraient ne jamais se matérialiser. Temporiser pourrait coûter plusieurs milliers d’euros supplémentaires sur la durée totale d’un prêt immobilier.