Sur les réseaux sociaux, les défis dangereux se multiplient et ciblent particulièrement les jeunes générations. Parmi ces tendances inquiétantes, le « Paracétamol Challenge » suscite l’alarme des professionnels de santé depuis 2023. Ce phénomène pousse les adolescents à consommer des quantités excessives de ce médicament courant, ignorant souvent les conséquences potentiellement fatales.

L’émergence d’un défi mortel sur les plateformes sociales

Le Paracétamol Challenge, apparu initialement aux États-Unis en août 2023, s’est rapidement propagé à travers le monde, touchant désormais l’Europe. Ce défi macabre incite les jeunes utilisateurs à avaler un des plus le plus grands nombre possible de comprimés de paracétamol, dans l’objectif aberrant de finir à l’hôpital. Les participants filment leur « exploit » et partagent ces vidéos sur diverses plateformes sociales, créant un effet d’entraînement particulièrement préoccupant.

En Belgique, les Centres antipoison ont récemment tiré la sonnette d’alarme face à cette pratique qui gagne du terrain. Comme l’explique un porte-parole belge : « Cette compétition ridicule présente un danger mortel ». La facilité d’accès à ce médicament vendu sans ordonnance contribue malheureusement à banaliser sa consommation excessive aux yeux des adolescents peu informés des risques réels.

Cette tendance s’inscrit dans la lignée d’autres défis viraux absurdes qui ont marqué les réseaux sociaux ces dernières années. L’exposition des comportements à risque devant les enfants peut avoir des conséquences dramatiques, comme le rappellent de nombreux spécialistes concernant certaines habitudes parentales à bannir devant les enfants.

Les dangers méconnus d’un médicament familier

Le paracétamol constitue l’antalgique le plus utilisé dans le monde. Sa présence dans pratiquement toutes les armoires à pharmacie familiales et sa vente libre contribuent à une perception erronée de son innocuité. Pourtant, cette molécule présente des risques majeurs en cas de surdosage, notamment pour le foie.

En France, le mésusage du paracétamol représente la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse. L’intoxication au paracétamol se manifeste progressivement à travers quatre stades de gravité croissante. Les premiers symptômes incluent nausées, vomissements et douleurs abdominales. Le patient peut ensuite développer une jaunisse et des hémorragies, tandis que les reins cessent parfois de fonctionner et que le pancréas s’enflamme. Dans les cas les plus graves, une insuffisance hépatique potentiellement mortelle survient, souvent accompagnée de défaillances d’autres organes.

Les recommandations médicales sont pourtant claires : chez l’adulte, la dose maximale sans avis médical est de 1 gramme par prise, trois fois par jour, avec un intervalle minimal de six heures entre chaque dose. Pour les enfants, le dosage doit être strictement calculé en fonction du poids.

Une responsabilité collective face à ce fléau digital

Face à l’ampleur que prend ce phénomène, la vigilance s’impose à plusieurs niveaux. Les parents doivent maintenir un dialogue ouvert avec leurs adolescents concernant les dangers des défis en ligne et surveiller leur activité numérique. Les établissements scolaires ont également un rôle éducatif essentiel à jouer pour sensibiliser les jeunes aux risques associés à ces comportements.

Les plateformes de médias sociaux sont également appelées à renforcer leurs mécanismes de détection et de suppression des contenus dangereux. Certaines ont déjà mis en place des algorithmes visant à identifier les vidéos liées au Paracétamol Challenge, mais la course entre création de contenus nocifs et modération reste inégale.

Les professionnels de santé recommandent aux adultes de sécuriser leurs médicaments, même ceux paraissant anodins, et de ne jamais minimiser les dangers potentiels du paracétamol auprès des plus jeunes. Cette prise de conscience collective constitue un rempart indispensable contre la propagation de ce défi aussi absurde que létal qui continue de faire des victimes en 2025.