Les Déchargeurs
              LE CAFÉ      LA CARTE      CONNEXION

A partir du 28 novembre – Exposition photo « Chroniques, journal d’un anniversaire » – Autour du spectacle Hors de moi

Exposition du dimanche 28 novembre au 20 décembre, en accès libre et gratuit
Vernissage le dimanche 28 novembre à partir de 16h

 

Chronique, nom féminin : récit d’événements réels ou imaginaires qui suit l’ordre du temps.

Marie a été greffée d’un rein à 15 ans ; elle souffrait d’une insuffisance rénale dès l’âge de dix-huit mois.
Camille a découvert à 22 ans qu’elle était née avec une malformation cérébrale.
Astrid a des épines calcanéennes dans les pieds et peur de perdre ses mains.
À cause de la maladie de Crohn, Yamina a dû troquer ses paquets de bonbons contre un pilulier.
Oriane a reçu un nouveau foie la veille de ses 25 ans, et aussi, accessoirement, de Noël.
Emma s’est longtemps demandé si elle était autiste, surtout depuis la naissance de son petit frère.

Ces femmes ont entre 25 et 35 ans.

Chronique, adjectif : se dit d’une maladie qui s’installe lentement mais, le plus souvent, définitivement.

Les maladies chroniques, bien que tenaces, sont souvent invisibles et silencieuses. Ordonnances sur papier autocopiant, notices de médicaments, radiographies : elles se surimpriment au quotidien à travers les documents et les symptômes comme autant d’images fantômes.

À travers cette série de photographies, j’ai cherché à faire ressortir ce qui d’ordinaire ne se voit pas, surtout chez des personnes qui ne correspondent pas à l’idée que l’on peut se faire de la maladie.

Or, qu’y a-t-il de plus extraordinaire (au sens premier du terme, c’est-à-dire exceptionnel, hors du quotidien) qu’une fête d’anniversaire ? Après une opération importante, certains considèrent qu’ils ont deux anniversaires : celui du jour de leur naissance, et celui du jour où ils ont reçu la possibilité de continuer à vivre. Alors, je me suis posé la question : à quoi pourrait bien ressembler la fête d’anniversaire d’une maladie chronique ?

 

Auteure et photographe, Camille Reynaud explore des formes de narration qui entremêlent documentaire et fiction, sciences dures et littérature, texte et image. Également contributrice de la revue Switch On Paper, elle anime en parallèle des ateliers d’écriture et est lauréate du Prix du Jeune Écrivain 2021. « Et par endroits ça fait des nœuds » est son premier roman. Il évoque la maladie, une rupture d’anévrisme.

Camille Reynaud a 23 ans quand survient, lors d’un séjour en Espagne, l’impensable : une rupture d’anévrisme. Cette expérience va bouleverser la vie de la jeune femme. Son quotidien bascule : son corps l’a abandonnée.

J’ai tout perdu d’un coup. J’ai été privée de ma capacité à écrire, à lire. Mon entreprise littéraire a consisté à me réapproprier mon outil de réflexion, à renouer avec l’écriture », explique la jeune auteure, qui a écrit son roman au cours de sa première année de Master. L’écriture est précise et organique, faisant appel à des souvenirs douloureux, évoquant un corps meurtri, une âme blessée : « J’ai voulu travailler, à la fois, sur l’aspect médical et sur la langue. Je me suis emparée de mon stylo comme d’un scalpel, qui m’a permis de disséquer ma propre histoire, de remonter le fil de mon parcours.

« Et par endroits ça fait des nœuds » raconte différents épisodes de la vie de Camille, de l’accident à la résilience. Ce roman est celui de la réconciliation, avec soi, les proches et un corps qui, soudain, dysfonctionne. Nourri de nombreuses références artistiques, d’Hervé Guibert à Yayoi Kusama, en passant par Vivian Maier, le roman et le travail photographique de Camille Reynaud questionnent le corps dans tous ses états.

Propos recueilli par Solène Bertrand pour 76actu

Découvrir l’univers de Camille

Le spectacle Hors de moi 

Restauration et bar sur place
© Astrid di Crollalanza, Flammarion
Vous avez aimé ? Partagez avec nous votre émotion
À voir
0
Bonheur
0
C'est frais!
0
Excitation!
0
Tristesse
0