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À propos de STABAT MATER FURIOSA
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À propos de STABAT MATER FURIOSA

Le projet est une interprétation théâtrale et musicale du texte Stabat Mater Furiosa écrit par Jean-Pierre Siméon en 1991 à Saïda au Liban. Il présente une mère furieuse devant un soldat. Elle l’accuse des crimes intemporels et immuables commis au nom de la guerre. 
Cette femme lutte. Elle ne pleure pas. Elle se dresse, prête pour un nouveau combat. Elle a déjà choisi ses armes : la voix.
« Stabat Mater Furiosa » qui peut se traduire ainsi : « La mère se tenait là, ivre de fureur ». 
La musique techno, drone et ambiant jouée par un orchestre de machines symbolise des paysages sombres, droits et bruitistes rappelant la mécanique de l’industrie militaire. Mais elle symbolise aussi des environnements colorés, aériens et harmonieux pour illustrer le rêve, les doux souvenirs et l’espoir d’une société dépourvue de violence. Cette forme musicale environne le corps dressé qui exprime la colère de la mère. 

Dîtes, pourquoi elle est faite la branche, il faudrait décider, pour couvrir d’un drap frais le sommeil des amants ou pour la corde du pendu ? Et si l’amour gueule ouverte pend à la branche lequel était en trop, l’amour ou la branche ?

 

« C’est la langue qui fait spectacle. À partir du moment où elle propose du mouvement, de l’apparition, de la disparition, de l’énergie, de la surprise, lorsque la langue vit, elle fait spectacle. »
Cette citation de Jean-Pierre Siméon est la ligne directrice de ce travail.
Faire que cette langue vive.
Opposer cette langue à la machine.
Confronter cette parole violente aux spectateurs.
Interroger sans cesse cet homme de guerre, ne lui accorder aucun répit.
La prise de parole ressemble à un procès donné au criminel de guerre.
Tenir jusqu’au bout, ne pas lâcher, ne pas « renifler ses sanglots dans la manche ».
Dire pour réparer les âmes des victimes.
Et embrasser, sentir, se vêtir d’habits fanés d’un passé révolu.
Des vestiges, des reliques qui portent la mémoire de ce qui s’est éteint.
Comme un doudou éventré qu’on retrouve dans les ruines et qui semble murmurer l’histoire d’une enfance fauchée.

Ce texte m’a toujours beaucoup touché.
Je l’ai découvert au TNS après avoir passé une année en stop dans les Balkans. Sarajevo. Il m’a frappé et je l’ai conservé à mon chevet.
Une amie très chère était à Kiev lors de l’offensive russe. Ce texte m’est revenu par bribes, je l’ai pris, l’ai lu à haute voix et j’ai pleuré.
J’ai voulu le travailler. Résister. Le traverser sans pleurer.
Seulement le dire. Simplement tenir debout.
– 
PIERRE PFAUWADEL, metteur en scène 

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