À propos de POOR WHITE TRASH : L’AFFAIRE TONYA HARDING

Poor White Trash : L’affaire Tonya Harding raconte, à travers l’humour et l’esprit décalé du soap opéra, l’histoire d’une parmi tant d’autres. Au delà du fait divers attaché au nom de Tonya Harding, se joue une bataille acharnée contre les médias et la fédération afin de faire sa place dans un milieu fermé qui n’accepte pas l’inattendu si facilement qu’il le prétend. Jugée trop pauvre, trop vulgaire, trop bruyante, Tonya Harding s’est battu toute sa carrière contre un système qui, dès le départ, l’a jugée coupable. Outsideuse magnifique, celle que l’on adore détester nous inspire et nous offre une hargne supplémentaire pour pousser les portes d’un système qui aimerait bien que l’on ne fasse pas tant de bruits. Car, bien que nous soyons loin du « too much » américain dans son traitement sensationnel de l’information, finalement, les batailles que nous menons sont bien similaires.
– LAURA BOISAUBERT, Autrice
Je suis née à Portland, Oregon.
On appelle la ville « City of Roses », à cause du climat jugé parfait pour faire pousser ce genre de fleurs.
Les gens qui ont choisi ce surnom devaient pas connaître la ville. Ou alors si, du bon côté du pont, celui où ça grouille de hippies venus s’installer dans les 70s.
« Poor White Trash », littéralement « pauvre déchet blanc », est une insulte à destination d’une population stéréotypée comme étant fainéante, profitant du système, habituée des familles souvent nombreuses ou monoparentales, à la mauvaise hygiène de vie, vulgaire, non éduquée… Bref. Des « nuisibles. »
Voilà sous quelle bannière Tonya Harding commença sa carrière dans le patinage artistique. Car au delà des discours sur l’égalité des chances, la réalité du sport à haut niveau est toute autre. En entrant dans l’engrenage il faut accepter de se soumettre aux règles du jeu : Une silhouette impeccable, une image lisse et le budget correspondant. Il faut accepter de ne pas être jugée simplement sur ses performances mais aussi sur sa vie privée et son physique, car la représentation prend tout autant de place – si ce n’est plus – dans les scores que les programmes présentés.
Personne, dans ce petit monde fermé du patinage artistique, n’attendait Tonya Harding.
Mais voilà qu’elle est la première femme américaine à réussir un triple Axel en compétition.
Impossible à présent de détourner le regard. Il faut pourtant l’arrêter, on ne peut décemment pas la sacrer championne du pays, s’affolent les médias et la Fédération. On lui trouve alors une adversaire, la parfaite némésis : Nancy Kerrigan…


À travers ce fait divers semblant tout droit sorti de l’esprit de scénaristes hollywoodien.ne.s, se cache un destin exceptionnel. A l’heure ou l’on ose remettre en question les cadres, il semble encore que quelques règles tacites subsistent et échappent à la refonte du système. C’est le cas des podiums, qu’ils soient sportifs, culturels ou encore politiques. L’égalité des chances semble devenir un mythe plus qu’une réalité, et les batailles sont encore nombreuses pour se frayer un chemin lorsque l’on est à la marge. En écrivant Poor White Trash : L’affaire Tonya Harding, j’ai choisi de parler de cette bataille en évoquant la mienne à travers elle, et en souhaitant redonner de la valeur au double effort que demande le fait de déborder du cadre et de l’assumer, pour poursuivre son rêve tout en essayant de rester intègre.

Convaincue que l’écriture contemporaine est une des clefs majoritaires du développement du spectacle vivant et de son accessibilité auprès de tout les publics, la Compagnie les Valeureuxses est fondée en 2023 sur l’initiative de Laura Boisaubert, directrice artistique et écrivaine. Elle réunit pour le moment huit artistes (metteuse en scène, créatrice lumière, créatrice musicale, acteurices…) toustes issues de formation différentes (Cours Florent, Studio-Théâtre d’Asnières, Le Vélo Volé…) qui partagent un amour aigüe du travail coopératif. Des histoires hors du commun et de l’absurdité poétique du quotidien. Sélectionnée dans le cadre du Festival Traits d’Union (créée par le Théâtre El Duende et la Compagnie les Entichés), Poor White Trash : L’Affaire Tonya Harding est sa première création.
CONTACTER / SUIVRE LA COMPAGNIE LES VALEUREUXSE