À propos de L’HISTOIRE DE LA FILLE D’UNE MÈRE QUI DEVIENT LA MÈRE D’UNE FILLE QUI NE SERA PAS MÈRE
En tant que fille, on nous apprend très tôt que notre destinée sera – entre autres – celle de devenir mère. Mais comment naît ce désir ? Existe-t-il véritablement une horloge biologique ?
N’étant pas moi-même réveillée par la mienne, je me demandais comment on passait de femme à mère. Pour moi, c’est une affaire de femmes, quelque chose qui se transmet par le féminin. J’ai alors imaginé une histoire à travers trois portraits, trois générations de femmes d’une même famille pour tenter de répondre à cette question. Mais au-delà de la relation mère-fille ou de la question de la maternité, le texte aborde aussi avec un humour grinçant, la violence éducative ordinaire, banalisée. Il pose alors la question de notre responsabilité en tant qu’adulte et par voie de conséquence en tant que parent : si nous ne prenons pas conscience des mécanismes subis qui nous font mal et qui nous tuent, le cycle de la transmission peut se reproduire jusqu’à la tragédie.
– Émilie Alfieri, texte et jeu
J’ai pas le truc là de l’horloge biologique, de l’instinct maternel.
Je vais pas faire un enfant en me disant qu’avec un peu de chance j’aurais la révélation une fois qu’il sera là.
L’histoire de la fille d’une mère qui devient la mère d’une fille qui ne sera pas mère c’est une solitude. La solitude d’une actrice sur scène qui se doit de revêtir tous les rôles de son histoire. Quand j’ai lu la pièce d’Émilie pour la première fois, j’ai beaucoup aimé mais j’ai pensé qu’il fallait revenir à cette solitude, se débarrasser de toutes les fioritures dans l’écriture et dans la scénographie. Pas besoin de cela car tout était déjà là. Elle était là. Alors le texte a été retravaillé en suivant cette idée et la mise en scène s’est adaptée ensuite. Une table, des chaises, rien d’extraordinaire. Et un rideau en fond, seul endroit où la femme comédienne peut nous apparaître l’espace d’un instant. Ensuite, Émilie « n’avait plus qu’à jouer ». Et c’est ce qu’elle a fait avec tout son talent, avec adresse et rigueur mais sans retenue, pour passer de corps en corps, d’histoire de mère en histoire de fille.
– Sébastien Mortamet, metteur en scène
Emilie Alfieri, auteure et comédienne
Elle se forme à l’Atelier International de Théâtre Blanche Salant & Paul Weaver à Paris en 2010 et travaille depuis pour des compagnies à travers tout l’hexagone. Elle aborde différents registres de jeu : des textes contemporains (Leslie Kaplan, Sergi Belbel), du jeune public (Sébastien Joanniez), mais aussi des auteurs classiques (Federico Garcia Lorca, Jean-Paul Sartre). Elle rejoint le Lien Théâtre à Lyon en 2019 et les distributions de spectacles qui abordent des thèmes militants et engagés comme les violences faites aux femmes et le harcèlement sexiste et sexuel. En 2018, elle écrit et joue son premier texte de théâtre L’histoire de la fille d’une mère qui devient la mère d’une fille qui ne sera pas mère. Elle est aussi comédienne voix et doublage.
Sébastien Mortamet, metteur en scène
Formé au Conservatoire de Villeurbanne, Sébastien Mortamet intègre une compagnie et obtient ses premiers rôles dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais et Othello de Shakespeare (Festival d’Avignon). Il crée son propre collectif, La Onzième, et joue dans Huis clos de Sartre, Deux petites dames vers le Nord de Pierre Notte, Céleste gronde de Joséphine Chaffin… En 2017, il rejoint Louise Vignaud (Cie La Résolue) au TNP de Villeurbanne pour jouer dans son Misanthrope de Molière. Il travaille aussi à l’Opéra de Lyon avec Olivier Py et Laurent Pelly ou encore au Festival Lumière dirigé par Thierry Frémaux. Sébastien Mortamet est aussi comédien de doublage pour de nombreuses séries comme Black Mirror et divers films, dessins animés, publicités… Depuis 2018, il est aussi metteur en scène.
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