
Je, c’est comme si en fait je. Enfin c’est comme si c’était pas là. Enfin je veux dire c’est comme si j’avais pas. Plus. Enfin non pas plus mais un peu parti quand même. Un peu. Bah si un peu. Après c’est pas grave si ? Enfin je sais pas. Je pense pas que ce soit grave. J’pense que c’est comme tout ça part et puis ça revient non ? Ça revient toujours non ? Oui non mais moi non plus je sais pas.
Le Rien, Adèle Grasset, Bérengère Sigoure
NOTE D’ÉCRITURE
Parfois par peur de ne pas produire suffisamment, nous produisons trop à en perdre le sens. C’est à dire qu’à travers nos flots de parole sur ce que nous faisons ou devons faire, nous en oublions que, parfois, on n’a envie de rien et qu’on ne fait rien. Mais alors pourquoi éprouver cette sensation de culpabilité de ne pas fournir alors que c’est dans ces petits riens que nous passons la plupart de notre temps ?
Le rien, mot gigantesque et indéfinissable revenant beaucoup dans nos discussions, nous décidons de nous y attarder un peu plus. Parce que ça nous faisait rire, de partir de rien, de parler de rien. Ce petit mot nous permettant de déborder du cadre, de l’exploser même pour laisser place à notre imaginaire et à l’absurde qui en découle. Nous écrivons alors dans un premier temps chacune de notre côté pour plus tard confronter, mais aussi faire rencontrer nos écritures, puis les rêver au plateau.
Adèle Grasset et Bérengère Sigoure, texte et mise en scène
-
Adèle Grasset -
Bérengère Sigoure
NOTE DE MISE EN SCÈNE
En ces temps où l’actualité est sérieuse, anxiogène et peut devenir oppressante, nous voulons nous en extraire un peu et injecter de la douceur et de la légèreté.
Nous cherchons à explorer des mécanismes pour distordre la réalité au plateau, décaler les situations du quotidien que nous représentons. L’envie de se rapprocher de l’univers BD pour donner un arrière gout de réalité.
Moi je cherche un moteur tu vois, mais pas un moteur de voiture genre un moteur, un moteur de vie en fait.










