Que seul un chien

Claudine Galea

J'étais seule ils étaient partis au travail à l'école J'ai pris la boîte sur la dernière étagère tout en haut de la bibliothèque Et j'ai ouvert la boîte

Présentation

Que seul un chien de Claudine Galea
Date(s) : du 24 mar 2015 au 11 avr 2015
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 19h30
Durée : 1H00

J'étais seule ils étaient partis au travail à l'école
J'ai pris la boîte sur la dernière étagère tout en haut de la bibliothèque
Et j'ai ouvert la boîte

C. bouge beaucoup dans sa jeune vie. La jeunesse de C. c’est l’impatience: l’urgence de vie à travers l’ailleurs, le déplacement, le voyage, doublé du désir de découverte, de confrontation au monde, à l’ «autre» inconnu. Sa vie se raconte au présent. Une course contre le Temps via l’Espace. Alors advient un temps où C. s’absente, elle n’est pas là, partie, pour de bon ou dans sa tête ….

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Catherine Salvini se saisit avec bonheur de ce poème dramatique. Théâtre du blog

Distribution

Mise en scène
Comédien(s)
Lumières

Coréalisation Les déchargeurs / Compagnie les travaux et le jours

Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d'Île‐de‐France ‐ ministère de la Culture et de la Communication

Multimédia

Notes & extraits

LE MOT DE L'AUTEUR

Le principe du monologue ne m’intéressait que s’il était traversé par le doute temporel et philosophique : qui parle, celle qui a vécu ou celle qui a rêvé vivre la vie ? Le temps de la revisitation est un double présent : si on entend par souvenir le verbe plus que le nom, un mouvement réanime les faits, les lieux, les êtres, et ce mouvement les colorise avec les couleurs, humeurs, émotions, états d’aujourd’hui. Ce temps d’un présent permanent rejoint d’ailleurs celui du théâtre, de la représentation et de l’interprétation. Nous sommes des êtres façonnés par le temps, à notre corps défendant. Le temps du récit est notre réappropriation du temps qui nous est imparti. Toutes les vies n’ont de cesse de se réécrire, de se redire, de se dédire, de se trahir pour se reconnaître. L’usage de la photographie appelle le récit, ou plutôt les récits. Si la photographie est vraie, le récit est toujours une fiction. Ici, celle qui écrit n’est pas celle qui a pris les images. Celle qui racontera a pris les images mais jouera le texte. C’est une fugue. Double au minimum.

Claudine Galea

LE MOT DU METTEUR EN SCÈNE

Le Temps et l’Image.
Une femme cherche à comprendre le monde, elle voyage et en fait le tour, puis elle connait l’autre et l’amour, la maternité, mais elle est tentée par un nouveau départ. Depuis ses souvenirs, ses images, elle rendra le voyage possible… En reprenant le cours de sa vie, elle aura transformé son désir « d’ailleurs », et sa vie elle l’inventera! Le spectacle est construit sur la question du voyage tant réel qu’imaginaire et du temps, via un portrait de femme en trois énigmes, questionnant un vécu de jeunesse, une maturité en réinvention et le fantasme d’une disparition. Une reconstitution de soi qui est un poème à mes yeux. Ce poème est aussi un chant. Ses images pourraient être un film. Mais il s’agit de théâtre. La parole y est adressée. Elle est faite de multiples voix : il y a la voix qui raconte, celle qui désire, celle de la mémoire, la voix de l’aimé, celles des rencontres, celles des enfants, de la mère... L’écriture rythmée, contemporaine et poétique nous entraîne dans la quête de cette femme: sa vie - celle d’une autre aussi bien - réinventée par l’auteur pour elle, comment la saisir? Une strate narrative vidéo creusera la question du temps et de son récit à travers la trace, l’empreinte – le texte ayant été écrit depuis les photographies de voyage de la comédienne. Une tentative de conjuration de la mort qui m’évoque Roland Barthes : (...) la photo de l’être disparu vient me toucher comme les rayons différés d’une étoile.

Brigitte Barilley

EXTRAIT

Tu n’as jamais supporté la lenteur l’attente
Tu voudrais tout très vite
et pouvoir recommencer après
autant de vies que de chambres d’hôtel
(…)
Tu en parcours des pays
Et des terres
Tu en vois des enfants
Des blonds des bruns des maigres des pouilleux des joyeux
Tu en visites des marchés
Tu en prends des taxis
Tu en absorbes des solitudes des foules des peuples des puissants des paumés des opprimés
(…)
Tu prends des photographies

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