Nous qui sommes cent

Jonas Hassen Khemiri

En avant pour une vie, bridée et étriquée, parfaitement normale. Nous sommes merveilleusement, lobotomisées et aliénées, heureuses !

Présentation

Nous qui sommes cent de Jonas Hassen Khemiri
Date(s) : du 13 oct 2015 au 7 nov 2015
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 21h30
Durée : 1h20

Trois « elles » s’affrontent et réécrivent leur vie sous nos yeux : d'aventures amoureuses en contestations politiques, de moments de solitude en drames fondateurs. Dans ce décor de chambre d’enfants où les objets sont sources d’inspiration, il y a urgence à jouer. C’est une question de survie. Alors elles jouent, elles endossent tous les rôles : elles sont une, elles sont trois, elles sont "cent".

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs / Le Pôle
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

L'interprétation des trois comédiennes est remarquable / Sortir à Paris

Les actrices sont formidables / SceneWeb

Les trois comédiennes sont toujours parfaitement justes dans leur interprétation et n'hésitent pas à prendre des risques / PianoPanier

Une "pépite" pleine de promesse / Culture Tops

Un véritable tour de force de ces trois comédiennes, toujours juste et sans fausse note. C’est un moment impudique, brutal, mais nécessaire / Théâtre Actus

Distribution

publié aux éditions
Traduction :
Mise en scène :
Assistant mise en scène :
Crédit Photo Visuel :

Coréalisation Les Déchargeurs / Les Intrépides

Multimédia

 
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Notes & extraits

NOTE DU METTEUR EN SCÈNE

La difficulté d’être concerne tout le monde. Elle est traitée ici du côté des femmes.
Jonas Hassen Khemiri dit « quand j’ai commencé à lire des théoriciennes féministes, je me suis rendu compte que je n’avais pas conscience de mon pouvoir en tant que mâle».
Mais le sujet en trente ans a évolué et s’est déplacé.
Aujourd’hui la place de la femme dans la société dépend entre autres de nous, les femmes. Nous entrons nous même dans des schémas où avoir ses propres aspirations, se donner de la valeur n’est pas une évidence. C’est un des sujets de la pièce. Cette femme qui pense au suicide n’a jamais été capable d’être un individu à part entière. Elle se retrouve sans mari et sans enfant et elle se sent vide. Ce vide l’aspire. Incapable d’agir, elle s’invente une vie faite de fantasmes et de délires.
Cette situation, toute tragique qu’elle soit, ne s’exprime pas dans le pathos. C’est ce qui m’a plu dans cette pièce. L’humour. Dario Fo pense que l’écriture comique ou grotesque est intimement liée au sentiment tragique de l’existence.
Pour y échapper, ces 3 femmes s’imaginent une vie idéale. Mais leurs désirs s’opposent et créent un décalage comique. La pièce aborde également la notion d’altérité dans un monde virtuel, les images dont nous sommes saturées, ainsi que l’hypocrisie d’une préoccupation politique affichée. Elle met en parallèle les problèmes bien dérisoires d’un individu qui nous ressemble avec ceux d’un monde à feu et à sang.

Laura Perrotte

EXTRAITS

3. En avant pour une vie…
1. bridée et étriquée…
2. parfaitement normale.
3. Nous sommes merveilleusement…
1. lobotomisées et aliénées….
2. heureuses.
1. Mais parfois nous sommes frappées par le doute.
2. Ah oui ?
3. Mmh, c’est vrai.
1. Parfois nous nous réveillons au petit matin et nous pensons à tout ce que nous avons…raté.
3. Parfois, nous sommes même tentées par l’idée d’en finir au plus vite.
2. Mais… on est quand même heureuses, non ?
3. Oui, nous sommes heureuses.
1. (ironique) Hyper méga heureuses.
2. Chouette.
On n’a pas le vertige on respire calmement on inspire on expire on inspire on expire on regarde la ville qui s’étend devant nous on est éblouies par la clarté de l’aube et on est ? Exactement. Prêtes. On est prêtes.
Texte publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’auteur